Les Plumes, un magazine alternatif à découvrir. Interview !
Les Plumes, c'est un magazine alternatif entièrement dédié à l'instruction en famille. Il n'est cependant pas réservé aux familles sans école et est ouvert à tous! A l'intérieur, des interviews et surtout une foule d'idées pédagogiques et des pratiques variées.
Site Internet ici et Facebook là.
Ci-dessous nous vous invitons à découvrir l'interview proposée à Karine POVERT afin d'en savoir plus.
Isa LISE : "Bonjour
Karine,
Merci
d'avoir accepté de répondre à mes questions."
En italique, questions d'Isa LISE bien sûr et en dessous, réponses de Karine, rédactrice en chef.
1/ Les Plumes existent depuis quelques années déjà, pourrais-tu nous dire comment est né ce magazine?
Le magazine
est né en juin 2006, sous l'impulsion de Kristin Leroy. Au départ, c'était un
bulletin associatif rédigé par les adhérents de l'association LAIA, d'où son nom
initial « Les Plumes de LAIA » choisi par les premiers adhérents de
l'association. Mais très vite, dès 2007, il est devenu un véritable
magazine : déclaré et archivé à la Bibliothèque nationale de France, il
est désormais accessible à tous, ce qui nous a incitées à modifier son nom il y
a quelques années en « Les Plumes ». Dès la création du magazine,
nous avons souhaité qu'il représente la diversité des familles non
scolarisantes, toutes approches éducatives confondues.
2/ A qui est destiné ce magazine?
Le magazine
est destiné à plusieurs publics. Il s'adresse en priorité aux familles non
scolarisantes. Nous souhaitons qu'elles puissent y trouver l'inspiration
éducative et des pistes pour faciliter l'organisation, ainsi qu'y puiser la
réassurance nécessaire lors des moments de doutes. Nous pensons que les
familles scolarisantes et les enseignants peuvent également y trouver de quoi
enrichir leurs activités familiales et scolaires. En outre, le magazine a pour
objet de faire connaître l'instruction en famille à un public plus large,
notamment les étudiants et les chercheurs, car il permet d'appréhender la
diversité des pratiques éducatives, de suivre l'actualité (politique,
littéraire, etc.) de ce mode d'instruction et d'avoir accès à des références d'études.
3/ En quelques mots, pourrais-tu nous en présenter le contenu?
Le magazine se
décline en une dizaine de rubriques. Chaque numéro propose un dossier d'au
moins 10 pages de témoignages et informations pratiques sur une thématique
pédagogique, éducative ou familiale. Il y a aussi la rubrique Gros plan qui
présente une initiative ou bien une interview, la rubrique Actus & Infos
qui fait le point sur l'actualité de l'instruction à domicile (évolution
politique et juridique, publications, informations pratiques, études et
recherche) et la rubrique Sur nos étagères qui présente un jeu et un ouvrage
appréciés par les familles. Parmi les rubriques ponctuelles, la rubrique Séance
de travail présente concrètement l'organisation d'un apprentissage, la rubrique
Trucs & Astuces propose des idées d'organisation ou un pas-à-pas pour
fabriquer du matériel pédagogique et la rubrique Témoignage raconte le vécu
d'une famille sur un aspect particulier de l'instruction à domicile. La
rubrique Pistes de réflexion est moins fréquente : elle présente un
cheminement, une démarche personnelle. Enfin, la rubrique Jeunes Plumes permet
aux jeunes non scolarisés de s'exprimer sur une thématique, de partager leurs
passions.
4/ Qui compose le comité de rédaction? Qui écrit pour Les Plumes ?
Nous sommes
une équipe de trois personnes : nous élaborons les sommaires, rédigeons
les informations pratiques, contactons les rédacteurs, effectuons les
recherches nécessaires, complétons les pages, etc. Puis, il y a les rédacteurs,
tous spécialistes de l'instruction à domicile : des parents qui ont une
réelle expérience de ce mode d'instruction. Nous donnons aussi la parole à
d'autres spécialistes qui viennent partager leur expertise dans les domaines
touchant à l’éducation, l’enseignement, la parentalité, l’organisation, la vie
familiale, etc. Nous avons également une équipe de relectrices qui a pour
mission de traquer les fautes dans les moindres recoins.
5/ Les Plumes essaient de rendre compte de la diversité des familles, comment tâchez-vous d'y parvenir?
Nous veillons
à solliciter des rédacteurs d'horizons divers et ayant des approches variées.
Ce n'est pas toujours facile. Je remarque qu'il y a des années où les personnes
ont plus envie de partager sur l'enseignement formel, d'autres où ce sont les
apprentissages libres qui sont à l'honneur. C'est un challenge chaque fois
renouvelé que de rencontrer les personnes qui voudront bien partager leur
expérience et faire profiter les autres de leurs savoir-faire. Nous sommes
parfois confrontées à une sorte de pudeur ou de crainte du jugement de l'autre
et ce, quels que soient les choix éducatifs. Nous faisons tous des choix
respectables et je suis toujours admirative devant la créativité et le vécu de
chacun, toutes approches confondues. Le travail du comité de rédaction est
aussi de repérer ces détails que les familles considèrent parfois comme sans
intérêt ou trop commun alors qu'ils peuvent être inspirants pour les autres.
6/ Pourrais-tu nous indiquer le dernier grand dossier évoqué et, en avant première, pourrais-tu nous parler du prochain dossier?
Le dossier
paru dans notre numéro de décembre portait sur les sciences et donnait de
nombreuses pistes d'enseignement, formelles et informelles, de la petite
enfance au baccalauréat. Avant lui, nous avons publié un dossier sur la
socialisation et un autre sur l'évaluation, deux sujets qui cristallisent
souvent les inquiétudes et sont à l'origine de discussions animées autour de
l'instruction à domicile. Les sommaires détaillés de nos dossiers sont
disponibles sur le site du magazine. Pour le numéro à paraître dans quelques
jours, nous avons préparé un dossier sur les voyages en famille :
témoignages et informations pratiques seront de la partie.
7/ Y a-t-il un numéro, un dossier ou un article qui t'a particulièrement touchée ?
Plusieurs me
viennent en tête, mais si je dois me limiter à un qui m'a touchée , je citerais le dossier sur le burn-out car les familles non scolarisantes, et
plus particulièrement les mères, sont trop souvent sous tension : il faut
constamment faire face à la pression sociale et administrative tout en jonglant
avec la vie quotidienne et ses aléas. Avant la parution de ce dossier, peu
osaient parler des moments difficiles. Depuis, je remarque que le tabou se fait
un peu moins pesant, mais surtout la parole permet une certaine reconnaissance
et surtout la possibilité de se soutenir et de s'entraider.
8/ Y a-t-il un numéro, un dossier ou un article qui t'a particulièrement enthousiasmée ?
Si je dois me limiter à un qui m'a
enthousiasmée, je citerais le dossier sur les
alternatives au baccalauréat car
j'ai beaucoup appris en préparant ce dossier, tant au travers des témoignages
que des recherches effectuées. On ne parle généralement que du baccalauréat.
Même lors des contrôles annuels, les inspecteurs ne prévoient que le
baccalauréat, l'anticipant dès les premières années d'instruction, instaurant
cette croyance qu'il n'y a qu'un seul diplôme permettant l'accès aux études
supérieures et à la vie professionnelle. Mais il existe une multitude d'autres
voies qui permettent à chacun de trouver ce qui lui convient le mieux, en
fonction de ses goûts et de ses aptitudes. Ce dossier ouvre tout un horizon de
possibilités, loin de l'image des « voies de garage », et cela
concerne tous les jeunes, qu'ils soient scolarisés ou non.
9/ Y a-t-il eu une ou plusieurs réaction(s) de lecteur qui t'a/t'ont particulièrement touchée ?
Depuis
quelques années, les commentaires de nos lecteurs se font rares, alors que,
paradoxalement, le nombre de lecteurs augmente. Je le regrette car les
commentaires encouragent l'équipe de bénévoles et nous aident à envisager
la suite du magazine. Le numéro qui a suscité le plus de réactions est celui
sur le burn-out : beaucoup de remerciements pour avoir abordé ce sujet,
tant de la part des lectrices que des rédactrices. Reconnaître l'existence de
la fatigue parentale, en particulier la fatigue des mères, dans une société qui
dévalorise presque systématiquement les activités dites féminines, est
visiblement encore trop rare alors que tout le monde traverse, un jour ou
l'autre, des moments difficiles où l'on a besoin d'être entendu et reconnu,
besoin de pouvoir se reposer sans être jugé et de se sentir valorisé afin de
retrouver ensuite l'énergie physique et morale nécessaire pour mener à bien ses
tâches parentales.
10/ Comment concilies-tu travail pour Les Plumes et tes autres activités dont l'instruction en famille?
Très simplement
: comme de nombreuses mères, j'ai inventé une machine à faire des journées de
48 heures ;-)
Retrouvez-nous désormais sur Tout pour apprendre (lien).